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LA STRATÉGIE MARITIME DE LA CHINE

En quelques décennies, la Chine est devenue la seconde puissance économique mondiale, mais aussi une puissance stratégique se dotant patiemment de tous les constituants maritimes et navals. La croissance de l’économie chinoise s’est accompagnée d’un essor considérable de ses approvisionnements en matières premières et de ses exportations à destination du monde entier. Pour cela, la Chine a développé une flotte de commerce, aujourd’hui la troisième du monde, et compte sept de ses ports parmi les dix premiers mondiaux. Elle est devenue le premier constructeur naval mondial, avec 41,1% du marché en 2010, devançant la Corée du Sud et le Japon.


Il n’est pas étonnant, dès lors, que la Chine cherche à protéger ses intérêts stratégiques en se dotant d’une marine capable de sécuriser ses voies de communication et en recherchant des facilités logistiques pour ses navires.


Cette croissance est au service d’une politique étrangère qui comporte des points positifs : aide aux pays de l’ASEAN lors de la crise financière de 1998 ; apaisement des relations avec Taiwan, contribution aux opérations de maintien de la paix et à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie, rôle stabilisateur pendant la crise économique de 2008. Mais la Chine laisse paraître aussi un visage plus inquiétant, en augmentant ostensiblement ses capacités militaires et en réprimant durement les opposants en interne, qu’ils proviennent d’éléments libéraux de la société chinoise ou de populations n’appartenant pas à l’ethnie Han, au Tibet ou dans le Xinjiang. Ses relations avec le Japon demeurent tendues et son attitude agressive en mer de Chine du sud vient d’être condamnée par la Cour Permanente d’Arbitrage. Pékin s’oppose aussi à empêcher le Japon et l’Inde d’obtenir la reconnaissance de leur statut au Conseil de sécurité des Nations unies. Cette attitude cadre mal avec le discours d’une Chine prônant la stabilité, attachée à un développement pacifique et au main- tien de relations harmonieuses avec ses partenaires, en même temps qu’elle semble donner raison aux réalistes.


«Nous sommes donc en présence de deux Chine [...] Selon le visage qu’elle donne à voir, cette Chine schizophrène peut paraître aussi bien inoffensive que terriblement menaçante »[1]. Il est difficile de percevoir laquelle de ces deux tendances va l’emporter et comment évolueront les rapports de la Chine avec son environnement asiatique et la société internationale.


L’élaboration d’une stratégie maritime


L’ambiguïté du positionnement chinois conduit à se référer à des données objectives pour tenter de décrypter une stratégie maritime qui s’inscrit dans la durée. Trois éléments sont à prendre en considération : la géographie, la culture stratégique et les faits.


Une géographie défavorable


La Chine est baignée, en descendant du Nord vers le Sud, par la mer de Bohai, la mer Jaune, la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale. Les côtes chinoises s’étendent sur environ 18 000 km. La mer de Chine orientale, peu profonde, est fermée, à l’Est, par les îles de Kyushu et par les îles Ryu-Kyu – où se trouve Okinawa – et, au Sud, par Taiwan. Elle est reliée à la mer de Chine méridionale par le détroit de Taiwan. La mer de Chine méridionale est bordée par la Chine, Taiwan, les Philippines, la Malaisie, Brunei, l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Elle se compose d’un plateau continental peu profond entourant une fosse centrale atteignant plus de 5.000 m de profondeur et de nombreux îlots.

Entourée de mers semi-fermées par des barrières d’îles et dépendant de la mer pour ses approvisionnements en matières premières et son commerce, la Chine cherche à desserrer cet étau naturel dans lequel elle est enfermée.


La culture stratégique


Pour Sun Tzu, qui reste une référence de la pensée stratégique chinoise, la plus grande habileté consiste à gagner sans combattre. Conscient de son infériorité militaire face aux Etats-Unis, Pékin cherche à créer des conditions favorables dans son environnement stratégique de façon à atteindre ses principaux objectifs sans recours à la force. Pour cela, la Chine a entrepris depuis plusieurs années une stratégie maritime de grande envergure.

Jusqu’en 1980, la stratégie chinoise a été essentiellement tournée vers la terre. Il s’agissait de contrer l’expansion soviétique, de recouvrer ses frontières terrestres et de régler les différends frontaliers avec ses voisins, ce qui est le cas aujourd’hui, à l’exception de l’Inde. Sur le plan maritime, la priorité allait à la protection des côtes et des approches en se focalisant sur les ports et les détroits.

Au début des années 1980, Deng Xiaoping adopte une « stratégie de défense active dans les eaux proches » (jinyang fangyu) jusqu’à la première chaîne d’îles dans le Pacifique occidental, qui intègre la nouvelle zone économique exclusive (ZEE) de 200 milles nautiques. « Inspirée par l’amiral Liu Huaqing, cette doctrine souligne la probabilité plus grande qu’auparavant de conflits périphériques et réaffirme la volonté de reconquérir Taiwan et de défendre la souveraineté chinoise dans ses eaux territoriales et sa ZEE, tout en l’affirmant dans les territoires maritimes disputés, en mer de Chine du Sud et de l’Est. Elle marque aussi le début de l’autonomie stratégique de la marine au sein de l’APL. » [2]

Les démonstrations de force des Etats-Unis en Iraq et contre la Serbie conduisent Pékin à moderniser ses équipements. Elle veut être en mesure de dissuader Taiwan de proclamer son indépendance et les porte-avions américains d’intervenir. « Le 5e Livre blanc (2004) insiste sur le concept d’‘opérations défensives au-delà des côtes’. Le 7e Livre blanc (2008) définit la marine comme ‘un service stratégique’, chargé de ‘la sécurité, des droits et des intérêts maritimes de la Chine’. Pékin pense désormais à défendre son économie. » [3]

Dès lors, Pékin établit une autre ligne de défense correspondant à la seconde barrière d’îles s’étendant du nord du Japon aux îles Mariannes et à la Nouvelle Guinée, impliquant une marine capable d’évoluer et de durer en haute mer. Elle se dote de destroyers et de frégates capables de tenir la mer et équipés de missiles antinavires longue portée, de systèmes de commandement et de moyens de communication. Des exercices mettant en jeu une force navale d’une quinzaine de navires sont observés à plusieurs reprises, ainsi que des déploiements de groupes navals de plusieurs mois dans le Pacifique et l’océan Indien. Depuis décembre 2008, elle protège ses navires marchands dans la Corne de l’Afrique contre les pirates.

« Pour atteindre ses objectifs, Liu Yijian[4] évoquait une stratégie en trois phases, pour la première moitié du XXIe siècle :

phase 1 (2000-2010), la PLAN doit se concentrer sur le développement de ses capacités opérationnelles dans la zone bordée par la première chaîne d’îles, ce qui inclut le développement de grandes unités et de munitions guidées de longue et moyenne portées; phase 2 (2011-2020), la PLAN devrait évoluer en une force disposant d’un noyau de bâtiments de grande et moyenne tailles capable d’assurer le contrôle effectif de cette zone; phase 3 (2021-2050), la PLAN doit commencer sa transition vers une marine régionale, avec un noyau de grandes unités et la capacité d’opérer dans le Pacifique Nord-Ouest, mais également d’avoir la maîtrise des mers dans cette zone.[5] »


La marine chinoise en 2016


La marine chinoise est, en 2016, le reflet de cette stratégie et se situe même en avance sur la planification prévue.

La Chine se dote d’une capacité nucléaire de seconde frappe. Elle dispose pour cela de 4 SNLE[6], dont le premier a débuté, fin octobre 2013, sa première patrouille opérationnelle en étant équipé de missiles balistiques de 7.000 à 8.000 km de portée. Leur base de Sanya, sur l’île d’Hainan, offre l’avantage d’un accès direct à des fonds supérieurs à 100 m. La marine chinoise dispose également de 5 SNA, dont 2 de la classe SHANG de nouvelle génération, et de 53 sous-marins conventionnels.

La flotte de surface compte 80 destroyers et frégates. Un tiers a moins de dix ans et l’effort de construction porte sur le remplacement des bâtiments anciens par des navires plus grands et plus performants, dont la mission première est la lutte antinavires. Une capacité anti-aérienne commence à apparaître avec une trentaine de destroyers et de frégates équipés de missiles anti-aériens de courte et moyenne portées, de fabrication russe, mais aussi chinoise.

L’aéronavale compte une cinquantaine de bombardiers à long rayon d’action et une cinquantaine de chasseurs bombardiers, mais elle manque pour l’instant d’avions de lutte anti-sous-marine.

Les capacités de projection de troupes restaient, jusqu’à présent, limitées à Taiwan et à la mer de Chine du Sud. A partir de 2006, quatre transports d’assaut Yuzhao de 18 000 tonnes sont venus renforcer cette capacité et lui donner de l’allonge, grâce également à la construction d’une série de pétroliers ravitailleurs. L’arrivée du premier porte-avions, le Liaoning, équipé d’avions à décollage court (J-15) et de brins d’arrêt, témoigne d’une ambition nouvelle d’élargir sa zone d’intérêt. La Chine a entrepris la construction d’un second porte-avions doté d’une plus grande capacité.


Une stratégie maritime sur le long terme


La déclaration de Liu Yijian date de 2000 et, à l’analyse, la situation actuelle montre que la Chine est en avance sur son développement. Une stratégie maritime globale semble se dessiner selon trois zones : celle des intérêts vitaux, qui comprend la mer de Chine dans sa totalité et s’étend jusqu’à la seconde chaîne d’îles, où se conjuguent les déploiements navals d’une défense dans la profondeur et, dans la ZEE et la mer de Chine, une politique de déni d’accès aux marines étrangères ; celle de ses intérêts stratégiques, qui couvre l’océan Indien et le Pacifique Nord, ainsi que les grandes voies de communication maritimes que la Marine chinoise doit patrouiller ou protéger, comme dans la Corne de l’Afrique ; enfin, les zones de prospection et de développement économiques et d’influence, qui couvrent le reste du monde.


La mer de Chine, zone des intérêts vitaux


La Mer de Chine du Sud


Mer semi-fermée, la mer de Chine du Sud couvre une superficie de 3,5 millions de km² et compte plus de 200 îlots et récifs. Ces archipels constituent un enjeu régional majeur, où des intérêts divergents s’affrontent pour la possession de domaines de pêche, de gisements de pétrole et de gaz naturels découverts (estimés à 130 milliards de barils de pétrole et 25 trillions de m3 de gaz naturel), de la maîtrise d’une position stratégique au carrefour du trafic maritime reliant l’Asie orientale à l’océan Indien, au Moyen-Orient et à l’Europe (70.000 navires par an et 50% du tonnage mondial).

Pour l’économie et les ambitions chinoises, cette mer est vitale. S’appuyant sur des « droits historiques », le pays revendique la possession d’une large zone maritime recouvrant les îles Paracels et Spratleys et accentue les pressions et les intimidations pour y asseoir son hégémonie[7]. Il multiplie les implantations sur les îles qu’il agrandit et interdit unilatéralement l’accès de ces eaux aux pêcheurs étrangers. D’autres pays (le Vietnam, les Philippines, Brunei et la Malaisie, ainsi que Taiwan) peuvent légitimement revendiquer la possession d’une partie de ce domaine maritime : tous ces pays ont ratifié la Convention de Montego Bay, sauf Taiwan. Latentes et sporadiques depuis des décennies, les tensions se sont accrues devant l’attitude agressive de la Chine, ces dernières années.


Depuis la prise des îles Paracels par la Chine, en 1974, les accrochages entre le Vietnam et la Chine se sont multipliés. En 1988, la Chine et le Vietnam s’affrontèrent pour la possession des récifs de Johnson, aux Spratleys. La marine chinoise coula les navires de transports venus en soutien d’une opération de débarquement vietnamienne, tuant 64 marins. Interrompues, les relations diplomatiques reprirent en 1991.


Alors que sous la présidente Arroyo les relations entre les Philippines et la Chine s’étaient améliorées, une série de scandales et de corruptions mettant en cause l’action de l’aide au développement chinoise ont conduit le Congrès à annuler de nombreux projets, dont le Joint Maritime Seismic Undertaking (JMSU), un arrangement à l’amiable sur les îles Spratleys en échange d’importantes retombées économiques. Devant cette situation, les Philippines revendiquent à nouveau la propriété de ces îles, au grand mécontentement de la Chine.


Plus récemment des différends graves se sont multipliés avec les Philippines et le Vietnam à propos de l’exploitation de gaz et de pétrole offshore, de la pêche et de la possession et de l’extension des ilots rocheux. En juillet 2007, dans les Paracels, un patrouilleur chinois tire sur un pêcheur vietnamien, tuant un marin. La création par la Chine d’une région incluant Paracels et Spratleys provoque en réaction une manifestation de milliers d’étudiants devant l’ambassade de Chine à Hanoi, la création du district des Paracels et le dépôt, avec la Malaisie, d’une proposition de ligne de démarcation des limites des ZEE auprès de la Commission des limites du plateau continental de l’ONU, à laquelle la Chine s’est opposée en déposant à son tour une requête englobant 80% de la mer de Chine du Sud, sous le nom de «ligne des neuf tronçons ». [8]


En mai 2011, CNOOC[9] annonce la mise en œuvre d’une plate-forme dans la ZEE revendiquée par les Philippines. Quelques jours après, un navire de la CMS coupe le câble d’un navire de prospection pétrolière vietnamien. Le mois suivant, c’est un bateau de pêche chinois qui aurait « intentionnellement percuté »[10] les câbles d’exploration d’un navire de Pétro Vietnam, à l’intérieur de la zone économique exclusive du Vietnam - incident « prémédité et calculé avec soin », dénonce Hanoï.


L’été 2011 est riche en incidents avec le Vietnam et les Philippines, non seulement autour des gisements d’hydrocarbures, mais également sur les zones de pêche, où les chalutiers philippins et vietnamiens sont régulièrement harcelés.


La marine chinoise, de plus en plus présente, multiplie les intimidations. Elle est secondée par des entités chinoises civiles, comme la China Maritime Surveillance (CMS), équipées de navires faiblement armés, auxquelles elle laisse le soin de harceler les bateaux d’exploration pétrolière et les pêcheurs. La tactique chinoise consiste à faire intervenir des pêcheurs en grand nombre accompagnés par des unités de surveillance des pêches, présentées comme civiles, protégées par des bâtiments de la marine placés à proximité.


En avril 2012, 12 navires de pêche chinois sont pris par les garde-côtes philippins dans les eaux des récifs de Scarborough. Les pêcheurs sont relâchés à l’arrivée sur zone de deux navires du contrôle des pêches chinois, rapidement renforcés par 5 bâtiments de combat, officiellement pour un exercice. Depuis, les pêcheurs philippins sont écartés de cette zone. L’incident des Scarborough est présenté par les experts chinois comme un modèle ![11] La pêche intensive pratiquée par les pêcheurs chinois provoque un appauvrissement des ressources halieutiques et les travaux d’extension des atolls entrepris à partir de 2014 ont eu un impact important sur l’environnement.


L’utilisation, par la Chine, de forces paramilitaires pour imposer une politique du fait accompli dans cette région ne s’explique pas seulement par la volonté de s’assurer les ressources halieutiques, de gaz et d’hydrocarbures qu’elle recèle. La présence de la base de sous-marins stratégiques à Sanya, sur l’île de Hainan, fait également partie de l’équation. En mars 2009, l’USS Impeccable, T-AGOS 23 américain, avait été pris à partie par cinq navires chinois – deux navires de pêche et trois paramilitaires – et obligé de quitter la zone, où il revint patrouiller le lendemain, escorté par une frégate, l’USS Chung-Hoon.


Recours à la CPA

Face à cette attitude, les Philippines demandent à la Cour permanente d’arbitrage de se prononcer sur ses droits en mer de Chine du sud, en conformité avec la Convention de Montego Bay. La Cour s’est prononcée le 12 juillet 2016 et son verdict a donné raison aux Philippines au détriment de la Chine et de Taiwan, décision que la Chine ne reconnaît pas. Après ce succès, le nouveau Président philippin, Rodrigo Duterte, tente de relancer les négociations avec la Chine et les pays de l’ASEAN adoptent un profil bas.


La mer de Chine orientale


Les différends sont nombreux également entre les Etats riverains de la mer de Chine orientale. Au-delà de la tension entre les deux Corées, entre le Japon et la Corée du Sud[12] ou la Russie, la Chine a de nombreux litiges avec le Japon sur la délimitation de sa ZEE et sur les îles associées. L’anniversaire de la reddition du Japon impérial, le 15 août 1945, est en général l’occasion de manifestations contre l’impérialisme japonais, qui ont porté, à l’été 2012, sur les revendications territoriales dans le domaine maritime.


La polémique sino-japonaise a pour objet la souveraineté d’îlots de la mer de Chine : Senkaku (pour les Japonais) et Diaoyu (pour les Chinois). « Les frictions sont anciennes. Selon les Japonais, cet archipel inhabité serait retourné dans le giron national lors de la rétrocession d’Okinawa par les Américains en 1972. Et les revendications de Pékin et de Taipeh ne dateraient que de 1969, après la découverte, dans le sous-sol maritime de la zone concernée, de riches réserves d’hydrocarbures. Les incidents se sont multipliés ces dernières années. En février 2007, le Japon proteste contre l’intrusion d’un navire d’exploration chinois ; en octobre 2007, contre la tentative de débarquement de militants nationalistes chinois. En 2008, la collision d’un bateau japonais de la garde côtière et d’un bateau de pêche taiwanais provoque le coulage de ce dernier. Quelques jours plus tard, neuf patrouilleurs militaires taiwanais tournent autour d’Uotsuri-jima avant de rentrer à Taiwan. En 2010, un bateau chinois venu pêcher autour de l’archipel percute deux bateaux japonais de garde-côtes, près des îles ; l’équipage chinois est fait prisonnier. »[13] En réaction, des émeutes ont été provoquées contre des magasins de marque nippone et des mesures de rétorsion adoptées, comme l’arrêt des exportations de métaux rares.


En juillet 2009, deux patrouilleurs des garde-côtes japonais interceptent un chalutier chinois pêchant dans les eaux territoriales des îles Senkaku qui, pour se dégager, éperonne les deux patrouilleurs. Le commandant est arrêté, jugé et condamné par un tribunal japonais, provoquant de vives réactions de la Chine, qui demande au Japon de « cesser de menacer illégalement les navires chinois et leurs équipages ». En réaction, la Chine décide d’une présence permanente de patrouilleurs dans la zone pour la surveillance des pêches.


En juillet 2012, 14 militants prochinois en provenance de Hong Kong abordent Uotsuri, principale île de l’archipel des Senkaku, contrôlée par le Japon et revendiquée par la Chine – au nom de « sa province taiwanaise » – et par Taiwan. Ils parviennent à hisser des drapeaux de la République populaire de Chine (RPC) et de la République de Chine (Taiwan) sur l’îlot, situé à environ 200 km au large de l’île nationaliste, malgré la surveillance rapprochée des garde-côtes japonais. Ils sont expulsés du territoire par les autorités japonaises. En réponse à cette « provocation », une flottille japonaise d’une vingtaine de navires se rend dans la zone, avec à son bord 150 parlementaires locaux et militants nationalistes réaffirmant la souveraineté japonaise sur l’archipel. Pékin réagit avec virulence à cette initiative, exprimant ses « vives protestations » auprès de l’ambassade du Japon à Pékin. L’achat, en septembre 2012, de trois des cinq îles de l’archipel des Senkaku, par le gouvernement japonais n’arrange rien.


Les intérêts, ici, ne sont pas seulement économiques, en raison des richesses du sous-sol marin, enfouies sous une faible profondeur d’eau, ils sont aussi stratégiques.

Champs de pétrole et de gaz en mer de Chine orientale et chenal de Mikayo



Champs de pétrole et de gaz en mer de Chine orientale et chenal de Mikayo


Le chenal de Mikayo, entre les îles d’Okinawa et de Mikayo, est le point d’accès privilégié à l’océan Pacifique. Les flottes japonaise, américaine et chinoise s’y croisent à l’occasion d’exercices, provoquant régulièrement des protestations diplomatiques de part et d’autre.


Enserrée par sa géographie entre des chapelets d’îles qui lui limitent l’accès à la haute mer, la Chine cherche à desserrer l’étau pour gagner en liberté d’action et repousser toute menace loin de ses côtes. Cependant, l’agressivité et l’intransigeance dont elle fait preuve, ces dernières années, sont pour le moins maladroites et desservent l’image affichée de « peaceful rising » dans la région et dans le monde. Cette attitude contraste avec la relative complaisance dont elle a fait preuve dans le règlement des différends sur ses frontières terrestres[14]. Elle offre également aux Etats-Unis l’opportunité de maintenir et de renforcer leur présence dans cette zone, à la demande des pays voisins.


Les zones d’intérêts stratégiques : le Pacifique NW et les lignes de communication

Le Pacifique NW


Le Pacifique NW constitue l’extension logique de la zone vitale de la mer de Chine. Y assurer une présence permet d’exercer une pression sur de potentiels adversaires et d’organiser une défense en profondeur. Depuis le début des années 2.000, la Chine effectue des exercices au-delà de la première chaîne d’îles, accédant à la haute mer par les détroits de Mikayo et de Tsugaru et s’entraine régulièrement avec la marine russe. Ces incursions vers le grand large se multiplient, avec des forces de plus en plus imposantes : « Ces exercices sont d’une grande importance stratégique et diplomatique et montrent que la Chine ne craint pas d’utiliser ses droits de passage innocent pour passer au-delà des bases navales étrangères qui pourraient l’en empêcher comme la base américaine d’Okinawa. » (South China Morning Post).


En 2003 et 2004, le Japon signale de nombreuses intrusions de bâtiments chinois (respectivement 7 et 25) dans sa ZEE, sans en avoir été avisé par les autorités chinoises comme il en avait pourtant été convenu par les deux pays en 2001. Plus significatif, en 2004, un sous-marin nucléaire de la classe Han en transit près d’Okinawa est détecté et pisté dans les eaux territoriales par des destroyers et un P-3C japonais, puis suivi près de l’île de Guam. En 2006, un sous-marin fait surface à moins de 5 NM du porte-avions américain Kitty Hawk, à proximité encore d’Okinawa.

Cette présence de la marine chinoise en haute mer s’accroît régulièrement, d’année en année, ainsi que le nombre de déploiements et d’escales dans les pays étrangers.


Les lignes de communication


La Chine est dépendante des océans pour son économie et son commerce[15]: près de 90% de ses échanges transitent par la mer, ce qui, en cas de conflit, constitue une vulnérabilité incontestable. « Pékin est ennuyé de devoir la sécurité de ses approvisionnements énergétiques à l’US Navy ou à des marines régionales et serait certainement plus rassuré si sa marine pouvait assurer la sécurité de ses échanges maritimes. Un tel objectif nécessiterait que la Chine développe une forte capacité de contrôle des mers, non seulement en mer de Chine, mais également dans toutes les zones où la sécurité de ses échanges pourrait être menacée, car cela n’aurait que peu de sens de ne protéger que le segment d’arrivée ou de départ de ces lignes. C’est bien la protection de toute la ligne de communication qu’il convient d’assurer. »[16]

La Chine n’a pas encore les capacités nécessaires pour protéger ses lignes de communication, mais les progrès sont néanmoins réels. En 1990, la marine n’avait pas été en mesure d’évacuer les ressortissants chinois de Somalie. Un cargo de COSCO, le Yongmen, s’en était chargé dans des conditions très difficiles.


Depuis, la Chine investit dans une chaîne de ports et d’escales en océan Indien, baptisée « le collier de perles ». Au Myanmar, elle bénéficie de stations de surveillance et d’écoute sur l’île de Grande Coco et à l’embouchure de l’Irrawaddy ; au Bengladesh, du port de Chittagong ; au Sri Lanka, elle dispose du port en conteneurs d’Hambantota, au sud de l’île, qu’elle a construit ; au Pakistan, le port de Gwadar racheté par la Chine à l’Autorité du port de Singapour (septembre 2012), doit permettre de développer une liaison directe vers la Chine par train et autoroute, ainsi qu’un oléoduc, à travers la chaîne himalayenne. Avec le port de Karachi, régulièrement utilisé par la marine, il constitue un point d’appui important.

La Chine a également sollicité, sans beaucoup de succès jusqu’à présent, les gouvernements des Seychelles, de Maurice et de Madagascar.


Depuis décembre 2008, Pékin déploie en permanence, au large de la Corne de l’Afrique, deux destroyers et un ravitailleur pour protéger les navires chinois contre la piraterie. En mars 2011, l’un des bâtiments avait franchi Suez pour protéger l’évacuation de 36.000 ressortissants chinois de Libye. Le retour d’expérience de cette opération a fait apparaître le besoin de disposer de ports de soutien dans la zone et d’augmenter le nombre de ravitailleurs à la mer, ainsi que les communications par satellites.


Des accords passés avec les pays de la zone ont ainsi permis aux navires de guerre de relâcher, pendant leur déploiement à Salalah en Oman, Aden au Yémen, Gwadar et Karachi au Pakistan, à Colombo au Sri Lanka et, de façon d’abord intermittente puis permanente, à Djibouti. Il paraîtrait logique qu’à l’avenir la Chine cherche à développer des escales logistiques sans nécessairement en faire des bases navales. Cette présence continue s’accompagne aujourd’hui de relations de courtoisie entre les différents commandants sur zone jusqu’à la participation à des exercices de lutte anti-piraterie avec les marines étrangères, y compris américaine et indienne.

L’augmentation du tonnage des navires répond au besoin de déployer ces unités loin de leurs bases et dans la durée. Cela s’accompagne du renforcement de leur armement, des moyens de liaison et de communication et de l’élargissement de la plate-forme hélicoptère.


Les zones d’intérêts économiques et d’influence


Lors de son discours d’ouverture du 18e Congrès du Parti communiste chinois, le 8 novembre 2012, le président Hu Jintao a appelé à faire de la Chine une « puissance maritime » et à « défendre résolument ses droits et ses intérêts maritimes ».[17]

Cette importance donnée à la mer et aux océans procède d’une stratégie de long terme, entamée il y a trois décennies et dont il est possible de constater maintenant les premiers effets, avec le développement considérable des chantiers navals chinois, des ports et de la marine marchande. Commencent à apparaître d’autres volets de cette stratégie maritime auxquels il faut prêter attention et dont il serait prudent de suivre les évolutions : le développement des recherches océanographiques ; la politique chinoise pour l’Arctique et l’Antarctique ; la politique spatiale et de ses implications maritimes ; les réseaux économiques et les implantations chinoises dans le monde.


La recherche océanographique


L’Association chinoise de recherche-développement concernant les ressources minérales des fonds marins (COMRA) fait partie des organismes scientifiques enregistrés auprès de l’Association internationale des fonds marins (ISA). La Chine a obtenu, en 2001, le droit de prospecter un gisement de nodules polymétalliques d’une superficie de 75.000 km² dans l’est de l’océan Pacifique. En novembre 2011, elle a reçu l’autorisation d’explorer un gisement de minerais de sulfure polymétallique d’une superficie de 10.000 km² dans une zone située au sud-ouest de l’océan Indien.

En parallèle, depuis 2002, la Chine développe une capacité d’exploration des grands fonds marins avec des submersibles. Le 27 juin 2012, le Jialing a atteint une profondeur de 7.062 m dans la fosse des Mariannes. L’objectif est de disposer d’une production en série de submersible habité pouvant opérer jusqu’à 4 500 m de profondeur pour explorer et exploiter les nodules polymétalliques. « La Chine à d’ores et déjà lancé un programme autonome de submersible habité à 4 500 mètres. Le submersible devrait être opérationnel à la fin de l’année 2013. La production en série de ce type de submersibles serait réalisée autour de 2020. Les Chinois envisagent de construire une station sous-marine du futur. Elle pèserait 250 tonnes et aurait une longueur de 22 mètres, une largeur de 7 mètres et une hauteur de 8 mètres. »[18]

La Chine multiplie également les échanges scientifiques avec de nombreux pays. Elle participe à la recherche océanographique dans la ZEE de l’île Maurice. En juin 2012, elle a signé un protocole d’entente avec le Portugal, portant notamment sur la biotechnologie et l’océanographie et, au mois d’août, le navire de recherche océanographique Dayang Yihao a effectué une campagne de mesures au large du Nigeria.


La Chine et les pôles


L’Arctique

La Chine s’intéresse aux conséquences de l’évolution de l’Arctique sur son agriculture et sur son développement économique, mais elle se préoccupe aussi des conséquences stratégiques de la fonte des glaces. Pour la Chine, l’Arctique fait partie des biens communs de l’humanité. A ce titre, elle demande à être reconnue comme l’un des acteurs dans ce débat, bien que n’ayant pas de territoires dans la zone. Elle est intéressée par les ressources naturelles et par l’utilisation des nouvelles routes maritimes pour importer le gaz liquéfié venant de la mer de Barents et pour exporter ses produits vers l’Europe et l’est de l’Amérique du Nord.


La recherche scientifique est l’une des portes d’entrée de la Chine en Arctique. Depuis 2004, le pays dispose d’une station de recherche aux îles Svalbard. La Norvège lui reproche de ne pas jouer le jeu de la coopération scientifique : les scientifiques chinois refusent de partager leurs données, règle appliquée par toutes les autres délégations dans la station. Pour effectuer une expédition scientifique dans l’Arctique chaque année, la Chine a construit un nouveau brise-glaces de 8.000 tonnes, en complément du Xuelong-Snow Dragon existant.


La Chine s’est engagée dans les économies de l’Islande et du Groenland. Profitant de la crise financière, elle a signé, en avril 2012, six accords de coopération avec l’Islande et dispose de la plus grande ambassade étrangère à Reykjavik, avec le projet d’y établir une base commerciale importante.


Le président Hu Jintao s’est également rendu à Copenhague, en juin 2012, où il a discuté des perspectives d’exploitation minière au Groenland. Les Chinois sont intéressés par la présence de terres rares et proposent 200 millions de dollars d’investissements, comprenant la construction de trois aéroports et de facilités portuaires à Nuuk, la capitale. Un accroissement des investissements chinois dans les pays d’Europe du Nord est prévisible, cela, d’autant plus que la Chine vient d’obtenir le statut d’observateur permanent au Conseil Arctique.


L’Antarctique


La Chine a lancé sa première expédition en Antarctique en 1984 et y a établi les stations de Changcheng (1984) sur King Georges Island, Zhongshan (1989), Kunlun (2008), située à plus de 4000 m d’altitude, et Taishan (2014) sur le continent. Un télescope à Zhongstan et des éléments d’observation sous-marins ont été installés et une cinquième station est en cours d’installation. La 33ème expédition en Antarctique a appareillé en juillet 2016.


Les retombées maritimes du programme spatial chinois


Les satellites ont une première application scientifique pour la collecte d’informations océanographiques et météorologiques. La Chine collabore avec le CNES au projet CFOSAT, lancé en 2014. Un accord de coopération a été signé entre EUMETSAT, le Service national des applications océaniques des satellites (NSOAS) et l’Administration océanographique de la Chine (SOA) pour des échanges de données satellitaires entre les missions Jason de l’Union européenne et HY chinois.


La Chine développe également un système de positionnement par satellites, le BEIDOU, qui compte aujourd’hui une constellation de 23 satellites. Pour l’instant partielle, la couverture devrait être mondiale à l’horizon 2020, avec 35 satellites. Ce système permettra le positionnement des navires civils et militaires, des aéronefs, des sous-marins, mais également le recalage de la trajectoire des missiles.

Le pays dispose de plusieurs générations de satellites ELINT SJ-6 lancés en 2004 et SJ-6G et SJ-6H lancés en 2010, dédiés semble-t-il au suivi des flottes en mer, avec une capacité de triangulation pour disposer d’un ciblage précis, en particulier des porte-avions américains. Il est probable que les premiers satellites SAR soient en orbite depuis 2009, offrant ainsi une capacité tout-temps.


Enfin, depuis 2006, avec le lancement de ChinaSat-22A, la Chine dispose de communications par satellite sur ses principaux bâtiments de combat.


Les implantations chinoises dans le monde


La recherche de matières premières pour alimenter ses usines et de débouchés pour ses produits conduit la Chine à être présente dans la plupart des pays. Disposant de réserves financières importantes, elle est en mesure de proposer une aide aux pays en difficulté, ce qu’elle a déjà pratiqué par le passé avec les pays de l’ASEAN pendant la crise financière de 1998. Elle est devenue le premier partenaire économique de l’Afrique et le deuxième de l’Amérique du Sud. Enfin, la diaspora chinoise dans le monde représenterait de 60 à 100 millions d’individus et une capacité financière de 500 milliards de dollars. Les échanges avec l’Afrique sont passés de 1 milliard de dollars en 1990 à plus de 150 milliards en 2011. La Chine est aujourd’hui dépendante de ses approvisionnements en pétrole (30%) et des marchés africains pour son économie.


Les liens sont particulièrement développés avec l’Algérie, le Nigeria, l’Angola, l’Afrique du Sud et le Soudan. La Chine prend également une part de plus en plus active aux opérations humanitaires et de maintien de la paix des Nations Unies.


L’Europe et la Méditerranée


La situation économique difficile que traverse l’Union européenne, en particulier certains de ses Etats membres, est une opportunité que la Chine saisit pour s’implanter sur le continent.


En 2008, COSCO signe un bail de 35 ans pour l’utilisation d’une plate-forme à conteneurs du port du Pirée. En contrepartie, les exportations grecques vers la Chine explosent et progressent de 250% entre 2011 et 2012. En juillet 2016, le port devient la propriété de COSCO avec le rachat de 67% de la société du Pirée, validée par le gouvernement grec. La Chine se montre également intéressée par des investissements dans l’énergie et les transports, pour acheminer ses produits vers le reste de l’Europe et la mer Noire.


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Sans le laisser paraître, la Chine développe une stratégie maritime, inspirée des thèses de Mahan, depuis plusieurs décennies. Intransigeante et agressive dans ses approches maritimes, domaine dans lequel elle se sent forte désormais, elle adopte un comportement plus consensuel au fur et à mesure qu’on s’éloigne de son territoire et qu’elle se sent plus fragile. Néanmoins, la progression des implantations chinoises dans le monde est impressionnante. Le développement de son économie la justifie pour une bonne part et sa puissance financière lui permet de saisir les opportunités qui s’offrent à elle pour renforcer ses positions en des endroits très divers. Il est vraisemblable que les déploiements opérationnels de la marine chinoise continueront de se développer dans les années à venir au fur et à mesure des progrès de ses capacités opérationnelles et logistiques.


Face à cette pression chinoise, les pays de la région cherchent à s’organiser. Cependant, les structures régionales sont encore trop fragiles et les intérêts trop divergents pour qu’une réponse commune puisse voir le jour. De plus, la Chine n’accepte que des négociations bilatérales. Dès lors, on assiste à une augmentation sensible des budgets de défense et à la recherche de soutien ou d’accords avec d’autres pays, tels que l’Inde, la Russie et les Etats-Unis. Pour la France, ignorer cette présence accrue de la Chine dans la Pacifique sud, serait prendre le risque d’un abandon de la majeure partie de sa zone économique exclusive.


« Si la Chine devait mener une classique politique de puissance et de fait accompli ; si elle cherchait à devenir une ‘Amérique asiatique’, qui, comme elle, serait souvent trop unilatéraliste, trop polluante et pourquoi pas, elle aussi, un jour militariste sans pour autant être aussi démocratique que les Etats-Unis ; si elle visait à reconstituer un monde bipolaire, cette fois-ci autour d’elle-même et des Etats-Unis ; si elle prétendait imposer au monde ses normes et ses conceptions propres, alors aucun choc ne serait exclu, et tout serait à craindre. » [19]



 

[1] Barry BUZAN, « Asie : une reconfiguration géopolitique », Politique étrangère, fév. 2012.
[2] Alexandre Sheldon-Dupleix / Mathieu Duchatel, « Chine : une marine modernisée », Diploweb, 30 août 2012.
[3] Id.
[4] Professeur à l’Académie du commandement naval chinoise.
[5] The Chinese navy Expending capabilities, evolving roles, INSS, 2011.
[6] Sur le modèle des Delta IV russes.
[7] (7) Loi du 25 février 1992, article 2 : « La mer territoriale de la RPC est constituée par les eaux adjacentes à son territoire terrestre. Le territoire terrestre comprend la partie continentale du pays et les îles au large de ses côtes, Taiwan et les différentes îles connexes, y compris l’île de Diaoyu (Shenkaku), les îles de Penshu (Pescadores), les îles de Dongsha (Pratas), les îles de Xisha (Paracels), les îles de Nansha (Spratleys) et les autres îles qui appartiennent à la RPC. Les eaux intérieures de la RPC sont les eaux situées en deçà de la ligne de base servant à mesurer la ligne territoriale (enregistrée au bureau des affaires juridiques de l’ONU). »
[8] « La Chine a une souveraineté incontestable sur les îles de la mer de Chine méridionale et les eaux adjacentes comprenant les îles Nansha et Xinsha. », a affirmé Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Quotidien du peuple, 11 mai 2009.
[9] Chinese National Off-shore Oil Company.
[10] Agence vietnamienne d’information
[11] People’s Daily, 8 mai 2012, cité dans le rapport de l’International Crisis Group, « Stirring up the south china sea (II) : regional responses », Asia report, n° 229, 24 juil. 2012.
[12] « Nouvel accroc diplomatique entre le Japon et la Corée du Sud. Les deux pays ont suspendu, ce lundi 3 septembre, un programme d’échanges militaires. En cause : le différend sur un archipel en mer du Japon, Takeshima/Dodko, que se disputent les deux pays et qui empoisonne les relations entre Séoul et Tokyo », RFI.
[13] Christian KESSLER
[14] 100% de concession avec l’Afghanistan, 96% avec le Tadjikistan, 94% avec le Népal, 82% avec le Myanmar, 76% avec le Laos, 68% avec le Kirghizistan, 66% avec le Kazakhstan, 65% avec la Mongolie, 60% avec la Corée du Nord, 50% avec la Russie et le Vietnam.
[15] En 2009, selon les chiffres avancés par les douanes chinoises, les importations de pétrole ont dépassé les 200 millions de tonnes pour un montant de plus de 89 milliards de dollars. Près de 70% de ce pétrole transitait par mer.
[16] Yves-Heng LIM « From vulnerability to security ? China’s increasing efforts to protect its maritime lifelines », in The Driving Forces Behind China’s Naval Modernization, 9 mai 2011.
[17] Jintao Hu : « Nous veillerons, dans le domaine maritime, à élever notre capacité d’exploitation des ressources, à développer l’économie et à protéger l’environnement écologique tout en sauvegardant fermement les droits et intérêts de notre Etat, tout cela afin d’accroître la puissance nationale en la matière », Le Monde, 8 nov. 2012.
[18] Site de l’ambassade de France en Chine.
[19] Hubert VEDRINE, « L’émergence de la Chine vue de la France », Politique étrangère, aut. 2006.
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