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"L’Europe et notre avenir, de l’Atlantique à l’Oural"

Dernière mise à jour : 8 mai 2019

Compte rendu du petit déjeuner débat du Mercredi 30 mai 2018 au Cercle Interallié, autour de Vygaudas Usackas

Sous la présidence de Jean de Ponton d’Amécourt, Président du Forum du Futur.


Jean d’Amécourt souhaite la bienvenue à la vingtaine de participants auxquels il présente Vygaudas Usackas, diplomate lituanien, qu’il a eu l’honneur de connaitre en Afghanistan alors que tous deux y étaient ambassadeur.


Vygaudas Ušackas, 54 ans, est l’un des plus proéminents diplomates et hommes politiques conservateurs de Lituanie depuis la chute de l’Union soviétique. Co-fondateur de l’Union des Etudiants Lituaniens, partie intégrante du mouvement d’indépendance lituanien Sajudis, il a contribué activement à l’indépendance de son pays en 1990. En 1992, il intègre le ministère des Affaires étrangères comme Conseiller de la mission lituanienne auprès de l’Union Européenne et de l’OTAN jusqu’en 1996. Directeur politique du ministère de 1996 à 1999, il est ensuite nommé vice-ministre et responsable des négociations d’entrées de la Lituanie dans l’Union Européenne et dans l’OTAN de 1999 à 2001. De 2001 à 2006 il devient ambassadeur aux Etats-Unis, au Mexique puis à Londres de 2006 à 2008, avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères en 2008. De 2010 à 2013, fidèle à son engagement européen, Monsieur Ušackas est nommé Représentant spécial et Chef de délégation de l’Union européenne pour l’Afghanistan puis ambassadeur de l’UE à Moscou. Il dirige actuellement l’Institut Européen de Lituanie. Il est promis à un brillant avenir alors que des élections présidentielles sont prévues pour 2019 en Lituanie.


Jean d’Amécourt, en sa qualité de modérateur, invite son hôte à exprimer sa vision sur l’avenir de l’Europe confrontée à la nouvelle réalité américaine et à une Russie aux ambitions résurgentes.


Vygaudas Usackas, qui s’interroge sur les évolutions des règles internationales induites, notamment, par les prises de position de la Chine et de la Russie, mais aussi de l’Amérique de Donald Trump, met l’accent sur l’impact des stratégies énergétiques et des contraintes écologiques. Au regard de la perception de l’U.E par la Russie, il estime que le dossier ukrainien est un frein à l’harmonisation des échanges politiques. Celle-ci est d’autant plus complexe que, depuis longtemps, près de la moitié des membres de l’UE ont des liens étroits avec la Russie, alors qu’une douzaine d’autres entretiennent des relations privilégiées avec les Etats Unis. Aussi est-il difficile de développer au sein de l’UE des stratégies communes, au-delà de celles ayant vocation à construire et consolider un marché unique. En outre, toute approche d’une défense européenne commune est confrontée aux réserves inhérentes aux nationalismes. Or celle-ci est d’autant plus nécessaires que l’équilibre géopolitique soumis aux pressions combinées de L’Amérique de Donald Trump, populiste et tenant de « America First », et de la Russie de Poutine, populiste et tenant de « la Russie forte ».  Le maintien des équilibres géopolitiques, notamment, au Moyen Orient menacé par les ambitions de l’Iran et de la Turquie, exige une Europe forte.

Ce constat posé, U.V. recommande de revenir aux fondamentaux des règles régissant les échanges internationaux.


Jean d’Amécourt, remercie son hôte pour ce point de vue balte des équilibres géopolitiques en Europe sous pression de flux migratoires croissants. Or ceux-ci participent de la montée de populismes. Cette tendance est d’autant plus inquiétante qu’elle vient affaiblir des politiques de défense déjà mises en cause par l’insuffisance chronique des budgets militaires, alors qu’augmentent ceux de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis.


En réaction à une question sur les politiques migratoires de la Hongrie et de la Pologne, Vygaudas Usackas déplore la fuite des talents lituaniens vers d’autres pays de l’U.E. Soulignant le déficit démographique de l’Europe il recommande des politiques migratoires adaptées qui seules peuvent enrayer le déclin.


Max-Olivier Gonnet, sous-directeur Europe centre-oriental et balte du MAE, présente une vision optimiste des relations bilatérales franco-lituanienne, notamment sur la politique migratoire, la défense et l’Eurozone. V.U. lui en donne acte pour la politique migratoire et la défense. Il est plus réservé sur l’Eurozone, la compétitivité de la Lituanie reposant sur une fiscalité avantageuse.


Max-Olivier Gonnet, répond par un rappel des données démographiques des pays baltes à la question portant sur la perception différente du « risque russe » à Vilnius, Talin et Rega. La très importante population russophone à Talin et plus encore à Rega n’est pas sans incidence. Cela d’autant que la Russie considère que ses soldats ont vocation à défendre les minorités russes hors de la Russie.


En conclusion  Vygaudas Usackas souhaite un retour de la démocratie dans des pays gangrénés par la « cleptocratie ».


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