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LA "NOUVELLE" ROUTE DE LA SOIE CHINOISE : MENACE OU OPPORTUNITÉ ?

Dernière mise à jour : 8 mai 2019

Une conférence organisée par le Forum du Futur, le Centre Thucydide et Synopia.


• 1ère séance, présidée par Yves BOYER, directeur scientifique du Forum du Futur

La Route de la soie : une nouvelle géopolitique du 21ème siècle ?


Michel FOUCHER

Géographe, ancien ambassadeur, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMHS).


La Route de la Soie : une notion porteuse d’illusion ?


Julien THOREZ

Géographe, chargé de recherche au CNRS,

membre de l’unité de recherche « Monde iranien et indien », CNRS-Paris 3- INALCO


Le Moyen-Orient et la Route de la soie


Pierre RAZOUX

Directeur de recherche à l’IRSEM – École militaire, ancien directeur du programme « Afrique du Nord / Moyen-Orient » au Collège de Défense de l’OTAN



• 2ème séance, présidée par Jean-Paul PANCRACIO, professeur des Universités, centre Thucydide


L’Allemagne et la Route de la soie


Markus KERBER

Professeur de finances publiques à l’université technologique de Berlin, président d’Europolis.


La Turquie : un partenaire du projet chinois ?


Dorothée SCHMID

Directrice du programme Turquie contemporaine et Moyen-Orient de l’Ifri


La Russie face au projet chinois


Isabelle FACON

Maître de recherche à la FRS, maître de conférence à l’École Polytechnique


 

EXTRAITS

1ère séance


Yves Boyer

rappelle, en introduction, l’historique du mythe de « La Route de la soie », qui fonde le projet chinois « une Nouvelle Route de la soie ». C’est là un projet planétaire satisfaisant à des impératifs de politique intérieure, comme, de conforter l’unité territorial de la Chine et d’affirmer une volonté d’ouverture, et de politique étrangère proposant un alternative à l’eurocentrisme.


Michel Foucher, « La Route de la soie : une nouvellegéopolitique du 21ème siècle ? »

Inscrit dans une dynamique géopolitique de « l’Empire du milieu », ce projet est soutenu au plus haut niveau du Parti et du gouvernement. Nommé en chinois « Ylai, Yilu » – une ceinture (maritime), une route -, il a vocation à inverser le flux des échanges, Ouest/Est depuis le 19ème siècle. Il prône et soutient le développement d’infrastructures terrestres, d’une part, ferroviaires, routières et digitales le long des voies de circulation, maritimes, d’autre part.

Conçue pour animer une diplomatie d’influence, cette gigantesque entreprise mondiale satisfait, également, à des objectifs de politique intérieure, notamment, le désenclavement de la Chine centrale et la mobilisation d’énergies publiques et privées.


Julien Thorez, « La Route de la soie : une notion porteuse d’illusion ? »

Le projet chinois contribue déjà aux politiques d’aménagement du territoire des pays d’Asie Centrale, plaque tournante des échanges terrestres Asie/ Europe. Ce n’est pas, encore le cas en Russie et en Ukraine, qui développent leurs projets d’infrastructures. Néanmoins, le volume des échanges terrestres Chine/Europe transitant par l’Asie Centrale est infinitésimal, comparé aux flux maritimes. Certes, le formalisme douanier et les différences d’écartement des voies ferrées, freinent ces échanges, mais les solutions qui vont y être apportées n’empêcheront pas que ceux-ci demeurent marginaux, du fait, notamment, des importants écarts de coûts avec le fret maritime.


Pierre Razoux, « Le Moyen Orient et la Route de la soie ».

Pour le volet terrestre, l’état de guerre en Irak et en Syrie, fait de l’Iran, qui permet un contournement de la Russie et de la Turquie, un partenaire privilégié. Avec l’Arabie Saoudite, l’Iran est un fournisseur de pétrole essentiel à la Chine, qui lui fournit des missiles balistiques. La politique de développement économique, nouvelle priorité du gouvernement iranien, s’accommode fort bien de « la Nouvelle Route de la soie ». Pour autant, les iraniens se défient des chinois qui, pour plaire aux Russes, avec lesquels ils ont des projets d’oléoducs et de gazoducs, bloquent l’accès de l’Iran au « groupe de Shangaï ».

Pour le volet maritime, dans l’hypothèse d’un doublement du trafic d’ici 2030, la Chine s’implante par la création ou l’achat d’infrastructures portuaires, à Oman, à Djibouti, où elle a une base militaire, et en Egypte avec l’objectif de sécuriser le canal de Suez. Les projets chinois en Egypte intègrent l’utilisation de ce pays comme base de pénétration terrestre vers la Lybie et les pays du Maghreb. Très active en Algérie, dans le BTP, la Chine se rapproche du Maroc, depuis le printemps 2016.


2ème séance


Présidence: Jean-Paul Pancrario, professeur des Universités, chercheur associé au Centre Thucydide

Intervenants: Markus Kerber, Professeur à l’Université de Berlin, Dorothée Schmid, chercheuse à l’Ifri, Isabelle Facon, FRS et Ecole Polytechnique.


Markus Kerber, « L’Allemagne et la Route de la soie »

La géopolitique n’étant pas une clé d’analyse en Allemagne, la politique de la Chine, débouché essentiel pour l’industrie allemande, y est regardé sous l’angle du risque économique, financier et industriel. La « Nouvelle Route de la soie » est perçu par les allemands comme un apport massif en capital, parti d’une diplomatie d’infrastructures. Politiquement, les allemands espèrent que les ambitions de l’empire du milieu permettront de réguler la turbulente Asie Centrale.

Le professeur Kerber, déplorant la pratique qui veut que la politique étrangère allemande soit faite par les industriels et les banquiers, regrette que la dimension planétaire de la « Nouvelle Route de la soie » n’ait pas été perçue par le Politique, englué dans l’approche moraliste.


Dorothée Schmid, « La Turquie, un partenaire du projet Chinois »

Dans l’histoire, l’empire Ottoman et l’empire du milieu ont fait du contrôle des routes une priorité politique. La Chine et la Turquie, qui se sont rapproché pour régler la question des Ouïgours, voient dans « la Nouvelle route de la soie » un élément de revanche sur l’Occident. Experts en marchandage, les turcs perçoivent le projet chinois comme un moyen de valoriser une position stratégique, celle de carrefour entre l’Asie et l’Europe. La Turquie entend ainsi développer ses infrastructures de transport et réduire son déficit commercial avec la Chine qui, en 2015, a acquis un terminal portuaire à Istamboul.


Isabelle Facon, « La Russie face au projet chinois »

La nécessaire relance des échanges euro-asiatiques, plombés par l’affaire ukrainienne, conduit la Russie, longtemps hostile au projet, à considérer « la Nouvelle route de la soie » comme base d’un partenariat avec la Chine. Cette volteface résulte, tant d’une volonté d’un rééquilibrage à l’Est, imposé par les réserves de l’Occident, que des difficultés rencontrées par les Russe en Asie centrale, particulièrement dans le ex-républiques d’URSS. Pour autant, les Russes discutent des possibles complémentarités de leurs projets d’infrastructures terrestres avec ceux des chinois, mais entendent limiter les emprises chinoises sur leur territoire.


L’initiative « la Ceinture et la Route »

路 (yídài yílù)

Compléments d’information à la demi-journée d’étude

 

Belt and Road Initiative, dossier de l’agence de presse officielle de la RPC


One Belt, One Road (OBOR):China’s regional integration initiative

Service de recherche du Parlement européen, Briefing 586.608, juillet 2016


Belt and Road Initiative Carnegie-Université Tsinghua

HKTDC (Hong Kong Trade Development Council) dossier sur “Une route une ceinture”


9ème sommet des BRICS à Xiamen, 3-5 septembre 2017 Compte-rendu de l’agence officielle chinoise XINHUANET.com


China’s Infrastructure Play. Why Washington Should Accept the New Silk Road

Foreign Affairs, Gal Luft, septembre-octobre 2016


China’s One Belt, One Road: Will it reshape global trade?

McKinsey Podcast Juillet 2016


«One Belt, One Road»: la nouvelle route de la soie, note en français (2016) du Center for

Security Studies (CSS), ETH (Eidgenössische Technische Hochschule) Zurich


The Belt and Road Initiative Institute for Security and Development Policy, Stockholm


China’s Belt and Road Initiative: Motives, Scope, and Challenges


The belt and road initiative: reshaping the global value chain

ACCA, The Adelphi 1/11, Londres


MERICS (Mercator Institute for Chinese Studies – Berlin)


Navigating the New Silk Road: Expert Perspectives on China’s Belt and Road Initiative


Michel Foucher

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, audition, 12 juillet 2017


Julien Thorez

« La nouvelle « Route de la soie » : une notion porteuse d’illusion », Questions internationales, La Documentation française, 2016, n°82


Les différents segments du projet “Une route, une ceinture”


La “route” maritime





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