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Rencontre des Éclaireurs du Futur

Dernière mise à jour : 8 mai 2019

LA FOI QUI RESTE

Cette conférence a eu lieu le 21 mars 2018, à l'Hôtel de l'Industrie, Paris 06.

Bertrand Cousin, vice président du Forum du Futur et Bertrand Devevey, président de l’association Culture-Tops, accueillent les très nombreux participants à cette 5ème session des Eclaireurs du Futur, initiative conjointe des deux associations, soutenue par « la Société d’encouragement pour l’industrie nationale », qui l’accueille en son Hôtel de l’Industrie, et l’association « SYNOPIA nouvelle gouvernance ».


Ils remercient Jean-Claude Guillebaud d’avoir accepté leur invitation à débattre dans ce cercle de rencontre qui entend mettre en valeur des œuvres porteuses d’une vision constructive du Futur, critère auquel répond pleinement son livre « La foi qui reste ».


Jean Claude Guillebaud, tout au long d’un brillant exposé, a captivé son auditoire, tant par ses paroles que par sa joie de vivre communicative. Homme d’action, juriste, journaliste, correspondant de guerre, éditeur, grand voyageur, père de famille…, cet homme de lettre de grand talent évoque ses quatre vies et la place qu’y a occcupé, comme un flux grandissant, sa foi chrétienne. Enfant prodigue du christianisme il a trouvé joie et espérance dans le message évangélique, dont il témoigne de la permanente modernité, depuis plus de deux millénaires.


En dix chapitres, il explicite sa foi dans « La foi qui reste », publié dix ans après « Comment je suis redevenu chrétien ». Précisant le sens du titre de l’ouvrage, « reste » doit être perçu comme demeure, persiste, il justifie son plan : dans les 5 premiers chapitres il aborde les faiblesses et les maux d’une Eglise menacée, dans les 5 suivants, il fait partager au lecteur sa joie et son espérance de chrétien.


Les réponses de Jean Claude Guillebaud aux trois questions de Jacques Paugham, sont venues confirmer ce message de foi.


• L’événement contemporain le plus marquant ? L’élection du Pape François, qui a changé le message de l’Eglise.


• Une personnalité politique porteuse d’espérance ? Guillebaud constate que la classe politique est actuellement en période de basses eaux !


• Un livre à lire ? Il en conseille deux : « Croire quand même » / Joseph Moingt et «  Une certaine inquiétude » / François Begaudo et Sean Rose / Albin Michel)


Jean-Noël Dibie, qui a conduit le débat, remercie Jean-Claude Guillebaud de nous avoir fait partager sa grâce, sa joie de vivre porteuse d’un message d’espérance.

La chronique du livre, publiée sur le site de Culture-Tops,est rédigée par Jean-Noël Dibie, est jointe au présent compte rendu.




La foi qui reste

Jean-Claude Guillebaud

L’ICONOCLASTE – 242 pages-

RECOMMANDATION : Excellent


THÈME

Dix ans après avoir publié « Comment je suis redevenu chrétien », Jean Claude Guillebaud, s’efforce d’expliciter sa foi, dans une France que l’on dit en voie de déchristianisation.

Comme Georges Bernanos, l’auteur déplore le cléricalisme « ratatiné » d’une Eglise qui, engluée dans son conservatisme, n’a pas su accompagner l’évolution des mœurs. Il relève, notamment, le désarroi des femmes.

Non sans souligner le rôle de l’humour dans la lutte contre les dogmatismes, dont le cléricalisme, Guillebaud pointe le rôle destructeur de « railleurs » qui usent de la résonnance des médias pour détricoter la religion. Cette entreprise bénéficie de la suffisance pharisienne de chrétiens qui, oubliant le message évangélique de solidarité et d’hospitalité, participent de la glissade accélérée vers le cynisme du chacun pour soi.

L’auteur ne doute pas que les bondieuseries encombrent d’autant plus notre pratique religieuse, que les mots évoluent moins vite que notre monde en transformation. Nonobstant, il affirme la modernité du christianisme : égalité des humains, liberté individuelle, héritée de saint Augustin, fondement des libertés de penser, de parler, de circuler. Celles-ci permettent de refuser le nihilisme ambiant qui tend à effacer tous débats politiques et philosophiques.

Dans sa foi, Jean Claude Guillebaud cherche des réponses aux vertiges contemporains. Il refuse le règne de la marchandise, qui induit le triomphe du combien sur le comment, l’opinion numérique et la gouvernance par le nombre. Il condamne, l’inclinaison vengeresse conduisant à désigner et à châtier un coupable, meurtre médiatique et mort sociale, qui contribue à la montée des extrémismes. Il rejette la tyrannie de l’immédiateté d’opérateurs de technologies prétendant effacer l’homme ordinaire au profit de l’homme augmenté, utopie du post humanisme, idéologie d’un monde sans Dieu.

En conclusion Jean Claude Guillebaud rappelle que la vie décide, les raisons étant inventées à postériori. Il en va ainsi des courants divers qui, de tous temps, ont animé l’Eglise, sans mettre en cause l’existence de Dieu, qui ne relève pas de la connaissance mais de la croyance. Depuis plus de deux millénaires, celle du chrétien est fondée sur le message évangélique, le Verbe c’est fait chair, dont la transmission par la parole et l’exemplarité, a sans cesse fait renaitre le christianisme.


POINTS FORTS,

Une réflexion sans pathos sur les interrogations d’un chrétien dans la France contemporaine en mutation.


POINTS FAIBLES

Je n’en ai pas à signaler.


EN DEUX MOTS

La lecture de cet essai a éclairé certains de mes questionnements de chrétien peu clérical. J’y ai trouvé notamment, la confirmation de mes inquiétudes face aux nouveaux apprentissages qui, privilégiant le visuel, appauvrissent le langage et ce faisant participe de la « déliaison » des sociétés.


TROIS EXTRAITS

Page 72. « Lointain héritage du courant maurassien, « le catholicisme athée » est toujours influent en France. »

Page 96. « Ce sont les croyances faibles ou immatures qui engendrent mécaniquement l’intolérance. »

Page 191 « L’institution cléricale est mal en point, mais le peuple chrétien lui ne l’est pas…La situation ressemble étrangement à ce qui se passe dans nos démocraties politiques : délabrement des institutions et des partis, mais vitalité des sociétés civiles. »

L’AUTEUR

Jean-Claude Guillebaud, est né à Alger le 21 mai 1944. Journaliste, grand reporter (prix Albert Londres en 1972), correspondant de guerre, éditorialiste (Sud-Ouest, Le Monde, Le Nouvel Observateur, La vie), éditeur (Le Seuil) et essayiste, il a publié près d’une trentaine d’essais. Homme engagé, il a, notamment, dirigé « Reporters sans frontière ».





Evénement organisé en partenariat avec :





 

 Notre ambition: donner la parole aux porteurs de trajectoires d’espérance !


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